History

L’Association des Indiens non inscrits du Yukon

Yukon Association of Non-Status Indians

L’Association des Indiens non inscrits du Yukon (AINIY) a été fondée en 1972 dans le but d’assurer la représentation et la défense des intérêts des membres des Premières Nations qui avaient perdu leur statut d’Indien aux termes des dispositions discriminatoires de la Loi sur les Indiens du Canada. Elle avait pour mission de « CRÉER UNE SOCIÉTÉ JUSTE OÙ CHACUN EST ACCEPTÉ COMME MEMBRE À PART ENTIÈRE ET PEUT PARTICIPER À PARTS ÉGALES ».

La perte du statut a eu pour effet de priver ces personnes de leurs droits et de leurs avantages, y compris de l’accès aux soins de santé, à l’aide au logement, aux mesures de soutien juridique et aux fonds destinés à l’éducation, et surtout, elle a contribué à la perte de leur identité en tant qu’Autochtones du Yukon et du Canada.

En quelques années seulement, l’AINIY est devenue une organisation influente en défendant les droits de ses membres auprès des organismes du gouvernement fédéral, des territoires et du secteur privé, de manière à améliorer leur qualité de vie et à restaurer leur dignité.

L’Association a déployé maints efforts pour assurer l’inclusion de tous les membres non inscrits des Premières Nations dans le processus de négociation des revendications territoriales qui a été amorcé en 1973.

À cette époque, le gouvernement du Canada acceptait seulement de négocier avec les Premières Nations dont les membres étaient inscrits, mais ces dernières ont réussi à obtenir un siège à la table de négociation grâce à la persévérance de l’Association.

En 1973, l’AINIY et la Fraternité des Autochtones du Yukon ont cofondé le Conseil des Indiens du Yukon, qui faisait office d’organisation centrale dans le cadre des négociations menées avec les gouvernements en vue de conclure une entente sur les revendications territoriales globales au Yukon.

En 1981, les membres de l’Association des Indiens non inscrits du Yukon et de la Fraternité des Autochtones du Yukon ont voté en faveur de la dissolution des deux organisations.

Le Conseil des Indiens du Yukon a réuni tous les membres des Premières Nations du Yukon pour achever le long processus visant à parvenir à un règlement équitable des revendications territoriales au Yukon. Par le fait même, le Conseil a concrétisé le rêve des Aînés, soit celui de voir toutes les Premières Nations travailler ensemble aujourd’hui pour leurs enfants demain.

Cette démarche conjointe entreprise au nom de tous les membres des Premières Nations du Yukon était une première au Canada. Elle a débouché sur l’Accord-cadre définitif du Yukon de 1993, qui représente encore aujourd’hui un modèle à suivre aux fins de la conclusion de traités modernes au Canada et ailleurs dans le monde.

De concert avec l’Association des femmes autochtones du Yukon, l’AINIY s’est jointe à d’autres groupes de partout au Canada afin de faire pression en faveur de réformes de la Loi sur les Indiens. Ces efforts se sont soldés par l’adoption du projet de loi C-31 en 1984.

Ce projet de loi a permis d’abroger des dispositions de la Loi qui étaient discriminatoires à l’endroit des femmes autochtones qui avaient épousé un homme n’ayant pas le statut d’Indien, et également de rétablir leurs droits et ceux de leurs enfants.

L’histoire de l’Association est le récit d’une expérience concluante dans le cadre de laquelle toutes les communautés du Yukon se sont unies pour défendre leurs droits et veiller à ce que leurs membres ne soient pas laissés pour compte dans le contexte des changements rapides qui ont transformé la société yukonnaise dans les années 1970.

Les dirigeants de l’organisation ont rapidement acquis la réputation d’administrateurs efficaces et efficients de programmes essentiels de services de logement, de santé et d’éducation répondant aux besoins des Aînés, des jeunes et des familles de l’ensemble du territoire.

Leur travail acharné et leur dévouement ont permis de façonner le Yukon dans lequel nous vivons tous aujourd’hui.

Leurs contributions ont joué un rôle important dans le règlement des revendications territoriales au Yukon qui constituent les assises de notre territoire.