L’équipe d’intervention pour la COVID chez les Premières Nations au Yukon lutte contre la pandémie grâce à la collaboration, à la défense des droits et à l’intervention.
Au début de la pandémie de COVID-19, tous les gouvernements devaient affronter des défis auxquels ils n’avaient jamais fait face.
« Les Premières Nations au Yukon intervenaient et travaillaient auprès des citoyens, des employés et des communautés de la façon la plus sécuritaire possible, a affirmé la chef de la Première Nation des Kwanlin Dun, Doris Bill. Mais nous savons tous que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons ensemble. »
Les chefs des Premières Nations au Yukon savaient qu’il fallait adopter une approche coordonnée pour échanger des renseignements et des pratiques exemplaires afin d’aider chaque gouvernement à prendre des décisions éclairées. Pour répondre au besoin de connexion et de défense des droits, les chefs du Yukon ont dirigé le Conseil des Premières Nations du Yukon (CPNY) pour former l’équipe d’intervention pour la COVID chez les Premières Nations au Yukon (PNY).
« Initialement, nous pensions que ce serait pour trois mois seulement, mais nous sommes encore ici et nous travaillons encore très dur », a déclaré la coordinatrice de l’équipe d’intervention pour la COVID chez les PNY, Mathieya Alatini.
Tout au long de la pandémie, l’équipe a travaillé avec les chefs et le personnel administratif des Premières Nations au Yukon. Ils ont aussi travaillé d’arrache-pied pour tenir des réunions régulières avec divers secteurs du Yukon et des ministères fédéraux.
« Certaines de nos relations clés (avec l’unité de réponse à la COVID du Yukon, les Communications de la Santé et des Services sociaux et les Relations autochtones) ont été essentielles à notre succès, selon Mme Alatini. En raison des relations positives et de la collaboration, le Yukon a tracé la voie grâce à ses taux élevés de vaccination. »
Les communautés autochtones nordiques et éloignées ont été priorisées dans le plan de distribution de vaccins contre la COVID-19 du Canada. Le Yukon a reçu un nombre important de vaccins au début de 2021, et l’équipe d’intervention pour la COVID chez les PNY a aidé à veiller à ce que tous les Yukonnais aient accès à l’information dont ils avaient besoin pour prendre des décisions éclairées.
L’équipe a formé un groupe de communication dirigé par Kari Johnston. Les représentants des Communications des Premières Nations au Yukon se réunissaient chaque semaine pour échanger des renseignements ainsi que pour bonifier et solidifier les communications en matière de santé publique en lançant One Yukon dans les médias sociaux.
L’équipe a aussi aidé les Premières Nations au Yukon à établir un lien avec les programmes et ressources nationaux. Le CPNY avait toujours un inventaire d’équipement de protection individuelle (EPI) que pouvaient utiliser les gouvernements des Premières Nations et les organisations non gouvernementales et, au tout début, il était le principal distributeur de tests antigéniques rapides pour le dépistage de la COVID-19 et de l’équipement de dépistage aux Premières Nations au Yukon.
« L’équipe d’intervention pour la COVID chez les PNY a été la force vive ayant permis de rendre accessibles les tests rapides dans les communautés du Yukon, selon Mme Johnston. Avec l’aide de l’Agence de la santé publique du Canada, notre distribution des tests rapides s’est faite des mois avant celle du gouvernement du Yukon. »
La réponse à la pandémie a aussi noué une nouvelle relation entre les gouvernements des Premières Nations au Yukon et l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC).
« Paul Sandstrom et Adrienne Meyers du Laboratoire national de microbiologie ont favorisé la compréhension et la sensibilisation culturelle à chaque conversation et interaction, a déclaré Mme Alatini. Lorsque nous leur avons demandé de nous fournir des options de dépistage pour les communautés, ils ont dit : voici les options, voici la formation nécessaire et voici comment nous pouvons aider. »
« J’ai senti qu’il s’agissait d’une véritable mise en œuvre de nos ententes. C’était la réconciliation en action. »
L’équipe a travaillé étroitement avec l’équipe des communications de Santé et services sociaux du Yukon. Le moment venu d’administrer les vaccins dans les communautés, ils nous ont aidés à trouver les gens qui étaient réticents à l’égard de la vaccination et à réduire leur réticence.
Cette collaboration hâtive a permis de renforcer la confiance et de créer de nouvelles initiatives dirigées par les communautés, comme le programme de surveillance des eaux usées qui est en cours dans le cadre d’un partenariat entre les Premières Nations de Champagne et de Aishihik et le village de Haines Junction, avec l’appui de l’ASPC. Actuellement, l’équipe travaille au soutien d’autres gouvernements des Premières Nations et de municipalités au Yukon pour mettre en œuvre l’analyse des eaux usées dans leurs communautés.
Elle participe aussi à plusieurs projets de recherche. Le CPNY, l’équipe d’intervention pour la COVID chez les PNY et l’Université du Yukon ont reçu du financement pour un projet de recherche de trois ans afin de comprendre l’effet qu’ont eu la dynamique des renseignements liés à la santé et les canaux de communication au Yukon sur l’adoption du vaccin contre la COVID et des doses de rappel dans les communautés des Premières Nations au Yukon.
Ils travaillent avec les dirigeants des Premières Nations au Yukon pour examiner la Loi sur les mesures civiles d'urgence et la Loi sur la santé et la sécurité publiques du Yukon. La Loi sur les mesures civiles d’urgence du Yukon existait avant la signature de l’accord définitif et des ententes sur l’autonomie gouvernementale; elle ne reconnaît donc pas la compétence des gouvernements des Premières Nations.
« Étant donné qu’il n’y avait aucune reconnaissance officielle dans les lois, notre rôle tout au long de la pandémie s’en tenait largement à la défense des droits et aux processus de communication informels », a indiqué Mme Alatini.
« Le travail qui nous attend consiste à nous assurer que toutes les nouvelles lois reconnaissent les pouvoirs prévus dans les ententes et déclenchent une réponse collaborative et coordonnée. »
Malgré les défis, les Premières Nations ont exercé leur pouvoir et leur souveraineté tout au long de la pandémie pour veiller à ce que les citoyens et les communautés soient le plus en sécurité possible. Certains ont demandé aux visiteurs de suspendre leurs déplacements non essentiels dans leurs communautés. Certains ont mis en œuvre des points de contrôle pour surveiller qui entrait dans leurs communautés et sur leurs terres visées par un règlement et pour donner des renseignements essentiels sur la sécurité. Certains gouvernements des Premières Nations ont déclaré des états d’urgence et donné des directives particulières.
Nous savons que les pandémies, y compris celle-ci, touchent de façon disproportionnée les peuples autochtones. Les Premières Nations au Yukon ont joué un rôle de leadership essentiel tout au long de la pandémie. Elles ont affirmé leur rôle dans la gouvernance du Yukon et ont joué un rôle essentiel pour assurer la sécurité de leurs citoyens et des Yukonnais.