Le Conseil des Premières nations du Yukon contribue au succès de l'autonomie gouvernementale
Depuis longtemps, le Conseil des Premières Nations du Yukon (CPNY) (en anglais) est fier de montrer la voie à suivre, de défendre les priorités communes des Premières Nations du Yukon et de collaborer avec les gouvernements du Yukon et du Canada.
Le Conseil travaille en collaboration avec les Premières Nations au Yukon et leur apporte du soutien afin qu’elles puissent donner leur avis sur les enjeux qui touchent le territoire. À cette fin, il rassemble les dirigeants et s’assure que les représentants des Premières Nations du Yukon siègent dans des conseils et des comités territoriaux et donnent leur avis. De plus, le Conseil veille à ce que les points de vue des Premières Nations du Yukon soient pris en considération lors des débats entourant les enjeux importants propres au territoire.
Compréhension et respect
Le grand chef du CPNY, Peter Johnston, affirme que la sensibilisation à l’histoire du Conseil aide la population à mieux comprendre son rôle.
Mon rôle consiste en partie à informer le grand public, et même nos citoyens, au sujet de l’histoire du Conseil et de l’autonomie gouvernementale
« Le Conseil s’efforce également d’établir cette relation avec les gouvernements respectifs, le gouvernement du Yukon, le gouvernement du Canada, ainsi qu’avec tout autre organisme, comme l’Assemblée des Premières Nations, avec lequel nous serons appelés à collaborer », affirme M. Johnston.
« Depuis 1973, les citoyens des Premières Nations du Yukon et les collectivités du Yukon unissent leurs efforts pour définir une vision collective. Aujourd’hui, plusieurs décennies après la signature des quatre premières ententes sur l’autonomie gouvernementale du territoire, notre rôle a évolué en tant qu’organisation », explique-t-il.
Une histoire importante
La Fraternité des Autochtones du Yukon et l’Association des Indiens non inscrits du Yukon ont créé le Conseil des Indiens du Yukon (CIY) afin de représenter les membres des Premières Nations du Yukon ayant ou non le statut d’Indien durant les négociations sur les revendications territoriales.
Le CIY a été créé en 1973 à l’époque où le document historique Together Today for Our Children Tomorrow (Ensemble aujourd’hui pour nos enfants demain) (en anglais) a été présenté au premier ministre du Canada à Ottawa. En collaboration avec les Premières Nations du Yukon, le Conseil a négocié l’Accord‑cadre définitif (en anglais) avec les gouvernements du Canada et du Yukon. Signé en 1993, cet accord a servi d’exemple lors de la négociation des ententes définitives et des ententes sur l’autonomie gouvernementale des Premières Nations du Yukon.
Par la suite, le Conseil a changé d’appellation et est désormais connu sous le nom de Conseil des Premières Nations du Yukon (CPNY). De nos jours, le CPNY réunit des membres de neuf Premières Nations du Yukon, qui sont toutes autonomes : les Premières Nations de Champagne et de Aishihik; le Conseil des Tlingits de Teslin; la Première Nation des Nacho Nyak Dun; la Première Nation de Selkirk; la Première Nation de Little Salmon/Carmacks; la Première Nation de Tr’ondëk Hwëch’in; le Conseil des Ta’an Kwäch’än; la Première Nation de Kluane; et la Première Nation de Carcross/Tagish.
Le grand chef du CPNY, Peter Johnston, affirme que l’autonomie gouvernementale joue un rôle important dans le territoire.
« Malgré les nombreux traumatismes subis par les Premières Nations ici, sur le territoire, nous avons tout de même évolué et survécu... Nous n’avons jamais connu autant de prospérité, particulièrement au cours des dernières années grâce à notre autonomie gouvernementale », explique-t-il.
Judy Gingell, une aînée respectée de la Première Nation des Kwanlin Dün, ancienne présidente du Conseil des Indiens du Yukon et signataire de l’Accord-cadre définitif, estime que le CPNY est un lieu de rencontre permettant de régler de manière concertée les enjeux qui touchent tous les gouvernements, comme le développement des ressources ou les processus de consultation des Yukonnais.
Il est très important d’avoir accès à un organisme central qui permet aux Premières Nations de régler de manière concertée les enjeux qui auront une incidence sur nous tous. C’est un organisme très utile
Entre 1993 et 2005, onze Premières Nations du Yukon ont négocié et signé une entente définitive et des ententes sur l’autonomie gouvernementale. Le rôle du CPNY a donc évolué. Il a progressivement abandonné la négociation des ententes pour se consacrer à de nouveaux domaines, dont la prestation des programmes et des services, le leadership et la défense des intérêts.
Défense des intérêts
De différentes façons, le CPNY défend les intérêts des Premières Nations du Yukon, en honorant le passé tout en regardant vers l’avenir.
Lorsqu’on l’interroge sur l’importance de faire preuve d’un leadership solide dans la mise en œuvre des ententes, Daryn Leas, conseiller juridique du CPNY, affirme que le rôle du Conseil consiste à définir une vision claire pour la voie à suivre et à régler tout déséquilibre entourant les relations avec les partenaires gouvernementaux.
Le CPNY facilite le dialogue politique entre les chefs et avec les gouvernements du Canada et du Yukon durant le Forum du Yukon et le Forum intergouvernemental.
M. Leas indique que les ententes (en anglais) ont pour objectif principal de favoriser la réconciliation.
« Une réconciliation ne peut avoir lieu que si nous nouons une nouvelle relation constructive. Nous atteindrons ces objectifs seulement si nous entamons un dialogue politique en misant notamment sur la défense des intérêts et le lobbying. »
C’est important parce que les ententes touchent tous les Yukonnais, affirme l’aînée Gingell. Ces forums intergouvernementaux servent de cadre pour développer une relation de gouvernement à gouvernement et concrétiser la mise en œuvre des ententes.
« J’entrevois ces forums avec beaucoup d’optimisme. Les relations sont au cœur des ententes, un point c’est tout. Les ententes se fondent sur le partenariat, les relations et le respect. Les forums sont nécessaires pour entamer des conversations sur la mise en œuvre des ententes », explique Mme Gingell.
Il faut être conscient du fait que nous n’allons pas nous entendre sur tous les sujets. Mais, au moins, les forums nous donnent l’occasion de débattre et d’envisager les solutions possibles. La mise en œuvre de ces ententes nécessite beaucoup d’efforts, de la part de tous nos gouvernements.
Une autre fonction importante du CPNY consiste à désigner les citoyens des Premières Nations du Yukon qui siégeront dans les conseils et les commissions. Plus de 20 conseils et commissions ont été mis en place en vertu de l’Accord-cadre définitif et des ententes définitives des Premières Nations. Ces organismes règlent diverses questions telles que les ressources halieutiques et fauniques, l’aménagement du territoire ou l’évaluation des projets.
« Il est essentiel d’avoir accès à un organisme central, comme le CPNY, qui coordonne les activités des conseils d’administration et des comités », affirme Mme Gingell.
Regard vers l’avenir
Selon le grand chef Johnston, l’autonomie gouvernementale contribue à l’essor du Yukon, car elle stimule l’économie, surtout dans les collectivités rurales.
« Dans ces collectivités, l’autonomie gouvernementale permet d’offrir des possibilités d’emploi non seulement aux membres des Premières Nations, mais aussi à l’ensemble des collectivités. Prenons pour exemple ma petite communauté de Teslin qui compte 450 personnes... L’autonomie gouvernementale est une source de revenus qui offre des débouchés à notre peuple. »
M. Johnston souhaite que la vision d’avenir demeure solide. « Tout commence avec notre jeune génération et même les générations qui ne sont pas encore nées... Plus de 40 ans après sa publication, le document Together Today for our Children Tomorrow (Ensemble aujourd’hui pour nos enfants demain) demeure très pertinent. L’objectif consiste à poursuivre cette vision, à redoubler d’efforts pour que nos générations futures puissent profiter d’un mode de vie traditionnel, à protéger notre langue et notre culture, ainsi qu’à célébrer notre identité », explique-t-il.