Voices of Vision: An interview with Angie Joseph-Rear
Angie Joseph-Rear a participé au processus d'autonomie gouvernementale à titre de chef, de conseillère et de membre de la collectivité. Son travail a permis de veiller à ce que l'entente sur la revendication territoriale des Tr'ondëk Hwëch'ins reflète les valeurs et les aspirations du peuple hän.
Mme Joseph-Rear a enseigné la langue hän à l'école Robert Service de la ville de Dawson pendant presque dix ans, avant de devenir coordonnatrice de la langue tr'ondëk hwëch'in. Avec l'aide de locuteurs parlant couramment la langue, Mme Joseph-Rear fait vivre la langue hän auprès des apprenants intéressés. Elle est une survivante des pensionnats et, conjointement à ses pairs, a aidé d'autres personnes à composer avec leur expérience de pensionnat par le biais du groupe K'änächá, un groupe de la ville de Dawson réunissant d'anciens étudiants du pensionnat. Malgré son horaire chargé, elle trouve encore le temps de jouir de la terre qui a fait perdurer sa culture pendant des milliers d'années.
Transcription
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MEAGAN PERRY (VOIX HORS CHAMP) : Tr'ondëk Hwëch'in est la Première nation dont le territoire traditionnel comprend la ville de Dawson et les environs, le lieu de la ruée vers l'or du Klondike de 1898. Elle appartient au peuple hän. Un siècle après la ruée vers l'or, en 1998, les Tr'ondëk Hwëch'in sont devenus une Première nation autonome, une partie de la vision unique de l'autonomie gouvernementale autochtone des temps modernes du Yukon. Parlons maintenant à quelqu'un qui en connaît beaucoup sur le sujet.
ANGIE JOSEPH-REAR : L'autonomie gouvernementale, c'est presque comme « reprendre votre vie » et mon – c'est personnel; mon opinion personnelle – revenir aux origines de notre peuple. Bonjour, je m'appelle Angie Joseph et je fais partie de notre gouvernement des Premières nations depuis des années.
MEAGAN PERRY (VOIX HORS CHAMP) : Angie Joseph-Rear a également été chef de la nation Tr'ondëk Hwëch'in de 1987 à 1990, et comme membre aînée de cette nation, elle a accordé beaucoup d'attention à l'impact sur sa Première nation de l'approche reconnue à l'échelle internationale du Yukon de l'autonomie gouvernementale autochtone. Je suis Meagan Perry. Lorsque je lui ai téléphoné, Angie Joseph-Rear m'a parlé de l'histoire des Tr'ondëk Hwëch'in, de l'autonomie gouvernementale autochtone des temps modernes, et de ce qu'avait représenté la mise en œuvre de l'autonomie gouvernementale et des revendications territoriales pour ce peuple.
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ANGIE JOSEPH-REAR : La nation Tr'ondëk Hwëch'in avait déjà un long passé avant la ruée vers l'or. À un moment, le chef, Isaac à cette époque, a documenté notre terre. Elle va jusqu'au nord jusqu'à un certain endroit, vers le haut, puis vers le bas dans cette direction, et il a décrit notre région, notre territoire traditionnel. Et il y a aussi la carte de Kandik qui décrit le territoire traditionnel du peuple hän. Alors nous l'avons adopté, bien avant que nos jeunes deviennent adultes et prennent la relève, nous avions, au début des revendications territoriales, nous avions quelques aînés qui pouvaient se rappeler et documenter ce territoire traditionnel. Et ils l'ont fait et tout le monde a été satisfait. Alors nous sommes arrivés et il a commencé à y avoir des chevauchements – [rires].
MEAGAN PERRY : Parlez-moi maintenant de la façon dont vous avez commencé à participer à la mise en place de l'autonomie gouvernementale, aux ententes relatives aux revendications territoriales et à leur mise en œuvre. Est-ce que vous aviez un lien personnel avec ce travail?
ANGIE JOSEPH-REAR : Absolument. Je me rappelle quand j'étais jeune et que le pipeline a fait son apparition. Eh bien! Nous n'oublions pas, maintenant que nous avons un excellent leader, Elijah Smith. Il a fondé le Yukon Native Brotherhood et pendant ce temps, il parlait du Conseil des Indiens du Yukon (CIY). Et il travaillait également aux revendications territoriales. Il avait un groupe de bons chefs dans la région du Yukon pour l'appuyer. Et ils sont allés à Ottawa en 1973 et ils ont présenté une pétition à Trudeau – Pierre Trudeau – appelée Together Today for our Children Tomorrow. C'est le fondement, la base de nos négociations pour obtenir nos revendications territoriales en cours de route. C'est vrai, la situation était difficile. Je crois en premier lieu que les Premières nations et le gouvernement fédéral – qui était la Couronne à l'époque – étaient les deux gouvernements qui devaient négocier. Mais en cours de route, nous avons invité le gouvernement du Yukon, et donc nous avions un groupe tripartite, et la situation est devenue difficile. Et au cours de notre long périple pour parvenir à une entente définitive, nous avons également négocié une entente sur l'autonomie gouvernementale. L'autonomie gouvernementale – c'est presque « reprendre votre vie ». Et mon – c'est personnel; c'est mon opinion personnelle – revenir aux origines de notre peuple. Nous pouvons nous gouverner nous-mêmes. Nous avons la capacité de nous gérer nous-mêmes. Mais on ne nous en a pas donné la chance en cours de route, parce que les agents chargés des Indiens, les Affaires indiennes, ont fait leur apparition au cours de nos vies.
MEAGAN PERRY : Et vous parlez du ministère des Affaires indiennes?
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ANGIE JOSEPH-REAR : Affaires indiennes, oui. Nous les appelions les agents chargés des Indiens. Selon le gouvernement fédéral, c'était leur travail. « Je vais prendre votre vie. »
MEAGAN PERRY : Donc qu'est-ce qui a suscité votre intérêt pour les revendications territoriales?
ANGIE JOSEPH-REAR : Eh bien, c'était quelque chose de tellement prenant au début, vous savez, nous avions la pétition Together Today for our Children Tomorrow. Je ne comprenais pas vraiment la pétition à l'époque – en cours de route, pendant que nos chefs y travaillaient. Puis il y a eu une association appelée Yukon Association for Non Status Indians, parce que la Yukon Native Brotherhood, ou Conseil des Premières nations du Yukon, était une association d'Indiens inscrits ou de personnes inscrites comme Indiens. Elle a fait son apparition vers 1975 ou 1976, en même temps que la discussion autour du pipeline. Et elle a visité toutes les collectivités du Yukon, et nous a simplement fait vouloir davantage, nous a intéressés davantage à régler les revendications avant le début de tout développement, en particulier le pipeline.
Et vraiment, parce que les jeunes étaient tellement impliqués à l'époque, ils sont devenus très enthousiastes, et à partir de ce moment-là – notre chef d'alors était Percy Henry et il m'a vraiment encouragée. C'est simplement qu'il me soutenait, il me motivait, et c'était sa façon de mobiliser les jeunes. Et il a vraiment toujours encouragé les jeunes. Puis, lorsqu'il est devenu un chef qui – le mouvement a débuté en 1968 – il est allé de l'avant dans la collectivité. Au cours de leur grande réunion, la réunion de tous les chefs, ils ont décidé d'ouvrir un bureau. Et il a conclu un marché et ils lui ont donné un bâtiment, et il a ouvert un bureau. Et le Collège du Yukon n'était même pas encore sur cette colline, mais il y avait ce groupe de comités qui parlait de la possibilité d'avoir un gros collège au Yukon. Et entre-temps, M. Braedon était notre instructeur et il nous a instruits. Il y en avait un pour l'administrateur de bande et l'autre était pour le secrétaire de bande. Et lui – il a simplement proposé mon nom et celui d'une autre personne. Tout d'un coup, nous étions dans la course. [Rires] Il nous a donc beaucoup encouragés, et je suis absolument certaine qu'aujourd'hui il serait toujours mon appui là où j'irais.
MEAGAN PERRY : Et vous êtes devenue chef finalement, n'est-ce pas?
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ANGIE JOSEPH-REAR : J'ai été chef de 1987 à 1990.
MEAGAN PERRY : Pensiez-vous beaucoup à lui à ce moment-là?
ANGIE JOSEPH-REAR : Oui. Et comme j'étais tellement impliquée auparavant, dans les négociations au niveau des Premières nations et que j'étais totalement prise par mes projets. Nous avons eu des chefs avant moi, pendant que je siégeais au Conseil. Et vous savez, nous avons commencé à penser à nous occuper de nos propres affaires. « Nous pouvons nous occuper de nos propres affaires » était notre méthode alors. Nous avons vraiment bien réussi. Nous sommes dans la ville et nous avons échangé des terres. Et par exemple, nous avions un petit bout de terre sur le haut de la colline – juste une toute petite parcelle. Sa superficie est probablement d'environ un hectare. Elle n'est vraiment pas grande. Et en échange de cette parcelle de terre nous avions environ – nous avons convenu de lots d'au moins cinq, deux à trois hectares jusqu'au chemin Dome. Quelque chose comme ça.
MEAGAN PERRY : Et maintenant je veux vous parler un peu de la mise en œuvre de l'autonomie gouvernementale, car c'est un processus qui demande un engagement à long terme et la participation de toutes les parties – vous savez, le gouvernement fédéral, le gouvernement territorial et la Première nation. Quelles ont été les grandes difficultés pour les Tr'ondëk Hwëch'in?
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ANGIE JOSEPH-REAR : Vous savez qu'il s'agit de trois parties. Le gouvernement fédéral nous laisse faire maintenant. Donc la vraie guerre, j'imagine, serait entre les Premières nations et le gouvernement du Yukon. C'est pourquoi aujourd'hui je suis tellement triste que nous lui ayons permis de s'asseoir à la table. Vous êtes d'accord avec moi?
MEAGAN PERRY : J'écoute.
ANGIE JOSEPH-REAR : Nous avons d'autres personnes.
MEAGAN PERRY : [rires]
ANGIE JOSEPH-REAR : Oui, vous savez, les négociations sont devenues tripartites et ça ne fonctionne tout simplement pas, parce qu'en premier lieu notre pétition était destinée au gouvernement fédéral. Nous dépendions de la Couronne. La reine d'Angleterre avait pris notre terre et elle avait déclaré qu'elle la conserverait en fiducie pour nous et nous lui avons fait confiance. Puis elle a fait volte-face. Vous savez, en cours de route, par des négociations nous avons dû faire des recherches et des études et aux termes de l'Acte de la Terre de Rupert et de la Couronne et de la Constitution et toutes ces choses. Et le problème de la mise en œuvre et des terres – nous avons de petites terres. Nous avons négocié une petite parcelle de terre ici. Mais si elle est petite, c'est ce que nous pouvons faire avec, ce que nous pouvons en faire, car nous sommes ici – dans ces Premières nations de Dawson, la collectivité de Dawson, le territoire traditionnel Tr'ondëk Hwëch'in, nous avons soit des intérêts fonciers, comme l'exploitation minière – ça éventre et retourne toute la terre. Et pour une petite parcelle de terre, nous la voyons toujours.
MEAGAN PERRY : D'après ce que je connais des Tr'ondëk Hwëch'in, les Premières nations ont toujours été très actives à l'égard de la négociation de l'espace et de la négociation avec les colonisateurs européens, car la ruée vers l'or était dans cette région. Avez-vous entendu des personnes plus âgées parler de la ruée vers l'or quand vous étiez jeune? Et vous négociiez les mêmes problèmes, n'est-ce pas? À ce moment-là?
ANGIE JOSEPH-REAR : Vous savez, même aujourd'hui le chef Isaac est toujours notre pierre d'assise. Il est disparu depuis longtemps. Il est mort en 1932, mais si vous parlez avec nos gens et que vous faites une visite, ou même si vous venez au rassemblement de Moosehide ou même sur la rue ou à notre Assemblée générale, le nom du chef Isaac est toujours mentionné. Vous savez que le chef Jim Boss a prononcé les mots qui ont donné lieu à nos revendications territoriales, mais le chef Jim Boss est venu ici et lui et notre chef Isaac se sont rencontrés et ont eu de longs entretiens. Jim Boss est retourné chez lui et notre chef était ici. Apparemment, notre chef s'est rendu au domicile du Commissaire puis il a prononcé un grand discours sur les besoins. Je veux une école. Je veux des couvertures. Je veux – j'ai besoin d'une école pour mes enfants. Et tout ce genre de choses. Il a dit au roi Untel. Je veux toutes ces choses, et si vous ne me donnez pas ce que je demande, je vendrai mon Yukon. Et il était vraiment un solide porte-parole. Pour tout – même jusqu'aux personnes qui vont en prison ou quelque chose – il prend la parole et il avait tellement son franc-parler. Donc il demeure notre pierre d'assise aujourd'hui. Il l'est toujours.
MEAGAN PERRY : Lorsque vous pensez aux années pendant lesquelles vous avez travaillé à instituer l'autonomie gouvernementale au Yukon, à quoi pensez-vous?
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ANGIE JOSEPH-REAR : C'est toujours un essai. Nous en sommes toujours à la mise en œuvre. Les négociations se poursuivent ou une voie difficile, démolie. Vous savez, le travail sur ce qui est le plus important – comme la justice et toutes les autres choses vraiment importantes qui ont été établies dans les autres ententes. Et nous avons l'une des personnes qui a négocié avec nous, qui a travaillé comme gestionnaire de la mise en œuvre et il est – je sais qu'il est fatigué et je sais qu'il accomplit bien sa tâche et c'est difficile. Mais ce que j'ai appris en cours de route est que certains de nos leaders et certains de nos gens – quelques personnes; d'autres gouvernements et ainsi de suite – ils continuent de nous appeler l'« association ». Nous ne sommes pas une association. Nous sommes un gouvernement. Nos citoyens, ils continuent de nous appeler une « bande ». Nous ne sommes pas une bande. Nous sommes le gouvernement. Vous voulez être un gouvernement? Vous voulez être des personnes autogouvernées? Alors nous sommes le gouvernement. Nous sommes le troisième ordre de gouvernement au Canada. Nous devons nous le rappeler.
MEAGAN PERRY : Il est important maintenant pour tous les citoyens du Yukon de comprendre l'Accord-cadre définitif, des ententes définitives avec les Premières nations du Yukon et des ententes sur l'autonomie gouvernementale, et ce sont des documents compliqués. Comment expliquez-vous les ententes aux Yukonnais?
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ANGIE JOSEPH-REAR : Nous avons ce gros document juridique appelé « Entente définitive des Tr'ondëk Hwëch'in ». Nous avons également une version pour le profane. Et nous avons expliqué chacun des chapitres à nos gens en cours de route. Nous avons une personne compétente qui travaille à la mise en œuvre et qui peut facilement nous donner cette information. Et parfois, je leur dirais : vous savez notre entente – et nous avons une solide constitution – je leur explique où nous en sommes et notre intention et ce que nous faisons et ils comprennent. Je le fais avec tous nos gens. Ou parfois, j'ai mon franc-parler dans la réunion publique.
MEAGAN PERRY : Et comment expliquez-vous l'autonomie gouvernementale des Premières nations du Yukon aux membres des Premières nations ailleurs au Canada? Parce que le système est très différent dans le sud du Canada.
ANGIE JOSEPH-REAR : Oui, le système – c'est vrai. Le système est très différent. Mais vous voyez, nous avons conclu un traité des temps modernes. Et ils sont toujours – un grand nombre d'entre eux dans la région du sud en cours de route – ils sont toujours régis par la Loi sur les Indiens. Donc ils sont toujours des enfants en tutelle pour le gouvernement. Et c'est vraiment triste, parce que quand je pense à quel point nous avons de la chance, ici, vous savez que nous avons de belles maisons et de bons voisins, et en tant que collectivité, nous, vous le savez, nous nous appuyons mutuellement. Et quand je regarde en bas, vous savez, ils vivent toujours dans une zone de réserve. Pas nous. Et c'est vraiment difficile. Si vous assistez à une grande Assemblée générale de la réunion des Premières nations, c'est difficile, parce qu'elle regroupe toutes les organisations d'Indiens inscrits ou de personnes inscrites comme Indiens. Comment pouvons-nous les aider, à moins d'avoir un problème commun qui serait avantageux pour tous?
MEAGAN PERRY : Parfois, il est difficile pour les plus jeunes de reconnaître les changements que l'autonomie gouvernementale a apportés dans leurs vies. Je veux dire que lorsque vous parlez – lorsque vous décrivez cette assemblée générale, les changements qu'elle a apportés dans votre vie sont très clairs. Mais pouvez-vous penser à des exemples concrets des avantages que tirent les jeunes de l'autonomie gouvernementale dans leur vie quotidienne au Yukon?
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ANGIE JOSEPH-REAR : Quelques-uns de nos jeunes assistent à l'Assemblée générale. Quelques-uns de nos gens participent à n'importe quel type d'atelier ou de réunion. Ils viennent à la Réunion des aînés. Ils s'assoient et observent et les aînés leur donnent la parole s'ils veulent dire quelque chose. Et certains, je peux le voir, qu'en cours de route nous aurons d'excellents leaders. L'éducation est très importante.
MEAGAN PERRY : Qu'est-ce que ça vous fait de voir ces enfants?
ANGIE JOSEPH-REAR : C'est génial. C'est vraiment, vraiment bien et nous sommes tous très contents d'eux. Le peuple Tr'ondëk Hwëch'in s'intéresse aux jeunes depuis des années. Et que ce soit à propos des activités liées aux terres ou des ateliers ou de toute autre chose. Même avant nos revendications territoriales dans les années 1980, nos propres jeunes avaient organisé un atelier pour les jeunes à l'échelle du Yukon pendant une fin de semaine. Et c'était si extraordinaire de les voir réaliser leur programme. Ils savaient exactement quels ateliers ils allaient offrir et ils ont contacté des personnes pour présenter les ateliers. Même les revendications territoriales étaient le sujet d'un de leurs ateliers. Ça montre à quel point ils sont intéressés. Ils se découragent parfois en cours de route, mais ils doivent aussi se rendre compte que c'est une lutte.
MEAGAN PERRY : Les ententes sur l'autonomie gouvernementale sont uniques et leur mise en œuvre demande un certain temps. Avez-vous des prédictions sur la façon dont les gouvernements surmonteront les difficultés inhérentes à la mise en place de quelque chose de nouveau?
ANGIE JOSEPH-REAR : Oui. Une longue route. Et je reviens aux négociations tripartites. Je crois que le gouvernement fédéral n'aurait pas dû tout remettre au gouvernement du Yukon, car le gouvernement du Yukon ne veut pas abandonner le pouvoir. Ou plutôt, il ne veut pas abandonner l'autorité. Je ne sais pas. C'est moi. Je le vois et je ne suis pas d'accord avec ça. Et c'est, vous savez, nous avons beaucoup à offrir et nous pourrions envoyer beaucoup de personnes à la table et s'entendre sur beaucoup de choses auxquelles nous pourrions travailler ensemble.
MEAGAN PERRY : Mm-hmm.
ANGIE JOSEPH-REAR : Beaucoup. Il y a l'éducation. Il y a toutes sortes de choses. À certains moments, je crois que nous assistons à une réunion, nous allons à une réunion et nous la quittons, parce que nous n'avons pas de document qui dit que nous sommes des avocats. Nous avons notre vie. Nous savons où nous en sommes et nous savons. Nous ne sommes pas des avocats qui vont seulement parler à n'en plus finir puis retourner chez eux et s'amuser avec leurs enfants. Notre vie – nous vivons notre vie tous les jours, toute la journée.
MEAGAN PERRY : Les Premières nations du Yukon, et les Tr'ondëk Hwëch'in en particulier, ont une longue histoire d'engagement dans les dossiers de revendications territoriales et de l'autonomie gouvernementale, qui vont bien au-delà de l'Accord-cadre définitif. Quelle impression cela vous fait de faire partie de cette histoire?
ANGIE JOSEPH-REAR : En fait, on se sent bien. On est vraiment, vraiment fier de soi pour tout ce que nous faisons. Hier, nous avons rendu visite au Gouverneur général et nous avons chanté deux chansons. Nous avons chanté Ô Canada et The Welcome Song. Et cela nous rend très fiers de qui nous sommes. Nous devons d'abord savoir qui nous sommes – pour pouvoir aller de l'avant. Nous devons trouver nos assises. Et étant ce que nous sommes, des Tr'ondëk Hwëch'in, avec un leader vraiment solide et fier qui nous a conduit au temps de la ruée vers l'or et de l'affluence, et nos jeunes qui parlent tous du chef Isaac. Sa photo est toujours avec nous, et voici.
MEAGAN PERRY : Et c'est vous.
ANGIE JOSEPH-REAR : Oui. [Rires]
MEAGAN PERRY : Je vous remercie de m'avoir parlé aujourd'hui.
ANGIE JOSEPH-REAR: D'accord. Merci.
MEAGAN PERRY (VOIX HORS CHAMP) : C'était Angie Joseph-Rear. Cet entretien vise à mieux faire comprendre aux auditeurs l'histoire des revendications territoriales et de la mise en œuvre de l'autonomie gouvernementale au Yukon. Les idées et opinions exprimées dans cet entretien sont celles de la personne interrogée uniquement. Cette série de balados a été produite par le Groupe de travail sur la mise en œuvre, en coopération avec le Conseil des Premières nations du Yukon, le gouvernement du Yukon, le gouvernement du Canada et les Premières nations autonomes du Yukon.